Bruno Rouleau -

Quel est le contexte du crédit immobilier ?

L'année 2019 a été extraordinairement bonne puisqu'un nouveau record va être battu. En effet, on estime à environ 230 milliards d'encours nouveaux qui vont être créés et qui portent l'ensemble des encours de crédits immobiliers au-delà de 1 100 milliards d'euros. C'est donc une excellente année, moins affectée par les renégociations que les années précédentes. C'est réellement de la production sur des acquisitions et de la transaction immobilière.

En cette fin d'année 2019, les banques ont-elles durci leurs conditions d'obtention des crédits ?

Oui et elles l'ont fait à deux titres : d'une part parce qu'elles sont saturées à cause de ce chiffre extraordinaire qui n'avait pas été anticipé dans l'exercice 2019, d'autre part, et même si ce n'est pas vrai dans la réalité de la solvabilité des ménages, les autorités de contrôle s'inquiètent du poids et de la place que prennent les encours de crédits immobiliers dans l'ensemble des activités bancaires. Donc on a un repli naturel par une saturation et par un seuil de satisfaction qui est aussi porté par les autorités de contrôle et les pouvoirs publics qui voudraient réguler ce marché qui s'emballe.

À quels taux se situent les taux de crédit immobilier actuellement ?

Cela dépend de la qualité du profil du client. Sur 15 ans, les taux sont aux alentours de 0,70 % sur du profil traditionnel - on peut descendre à 0,40 % sur des petites durées - et sur 20 ans, ils se situent aux alentours de 1 % avec, pour les très bons profils, des capacités de négociation qui sont parfois impressionnantes. On a aussi des crédits sur 25 ans. La durée moyenne des crédits depuis presque 2 ans est passée de 18 à 20 ans en moyenne, donc on a une extension sur la durée et sur une baisse des prix et des taux.